Jour: 3 janvier 2023

Enquête – Marocgate : les liaisons dangereuses entre l’UE et le Makhzen (I)

Publié le Mis à jour le

Von der Leyen chez les corrupteurs Aziz Akhannouch et Nasser Bourita. D. R.

Bien que tout ait commencé avec une enquête de corruption liée au Qatar qui a permis à la police belge de saisir plus de 1,5 million d’euros dans une vingtaine de résidences et bureaux, les enquêteurs se sont aperçus que ce qu’on a appelé le Qatargate n’était que le sommet d’un gigantesque iceberg. Le Parquet se focalise à présent sur la partie immergée, c’est-à-dire l’influence tentaculaire du Maroc au sein du Parlement européen. Et de fait, le Marocgate n’en finit pas de faire des vagues au niveau mondial et chaque jour apporte son lot de révélations. C’est un véritable séisme qui secoue les fondements des institutions européennes et l’on comprend que cette affaire de corruption pour laquelle la vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, ainsi que son compagnon, l’assistant parlementaire Francesco Giorgi, l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, et le lobbyiste Niccolo Figa-Talamanca, sont incarcérés, est bien plus vaste que ce que l’on imaginait.

On peut effectivement considérer cette affaire comme le scandale du siècle, car le degré d’implication du régime marocain dans cette affaire de corruption au Parlement européen et à la Commission est bien plus important et bien plus dangereux que ne l’imaginaient les enquêteurs belges qui s’aperçoivent que l’influence marocaine sur des politiciens et fonctionnaires européens remonte à plusieurs années. Nous sommes donc aujourd’hui devant une enquête portant sur des délits de «corruption», «blanchiment d’argent» et «appartenance à une organisation criminelle». Rien de moins ! Et il s’avère que plus on fouille, plus on découvre des cas d’espionnage et de corruption où sont impliqués d’innombrables acteurs dont des personnalités politiques de haut rang. Nous sommes littéralement face à une nébuleuse aux nombreuses ramifications et les institutions européennes, déjà bien fragilisées par les décisions arbitraires d’Ursula von der Leyen dont nous avons déjà évoqué dans un précédent article les nombreux conflits d’intérêt et faits de corruption qui entachent sa carrière, risquent de ne pas s’en remettre. La fonction de politicien en Europe est désormais marquée du sceau de la honte.

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