OTAN

Karine Bechet-Golovko : «L’ONU ne survivra pas à la guerre en Ukraine» (II)

Publié le Mis à jour le

Karine Bechet-Golovko. D. R.

Les dirigeants européens ont décidé tout une série de sanctions contre la Russie pour plaire à Washington. Non seulement, ces sanctions n’ont servi à rien mais elles ont plongé leurs peuples dans la misère et la précarité. Ces dirigeants amateurs et incompétents, voire corrompus à l’image de Von der Leyen, ne sont-ils pas coupables devant l’histoire d’avoir ruiné leurs pays et leurs peuples ?

Ils sont coupables et sincèrement j’espère qu’ils seront jugés. Mais pour ça, il faut changer le système. Sur leur corruption, je n’ai absolument aucun doute, mais j’ai beaucoup de doutes quant à leur incompétence. Ils me semblent très compétents, parce qu’ils font exactement ce pour quoi ils sont mis en place.

Lire la suite »

Le député suisse Guy Mettan démonte la propagande occidentale (II)

Publié le Mis à jour le

Guy Mettan pointe les mensonges de l’Occident. D. R.

Mohsen Abdelmoumen : Ne pensez-vous pas que les dirigeants occidentaux qui ont mené des guerres dévastatrices en Irak, Libye, etc. et qui ont déstabilisé des pays, notamment avec les «printemps arabes», devraient rendre des comptes devant les tribunaux ?

Guy Mettan : Oui, bien sûr. Si nous étions dans un monde juste, équitable, il y a longtemps qu’on aurait dû traduire les responsables américains dans des cours pénales. Les crimes de guerre qui ont été commis au Vietnam, en Afghanistan, en Irak sont avérés. Je rappelle quand même que Julian Assange est en prison parce qu’il a révélé à travers Wikileaks des crimes de guerre américains commis en Irak. Maintenant ça continue au Yémen. Il y a toujours une guerre qui ne dit pas son nom dans l’est du Congo, une guerre qui se fait aussi par proxy, via l’armée rwandaise armée par les Etats-Unis et les Occidentaux et qui approvisionne des milices armées pour semer le chaos afin de permettre aux grandes multinationales occidentales de s’approprier des minerais tels que le cobalt et le coltan, dont cette région regorge. Tous ces crimes, en principe, sont passibles de tribunaux, mais jamais la Cour pénale internationale ne s’est intéressée aux responsables occidentaux pour les crimes qu’ils ont commis. On est de nouveau dans un système «deux poids, deux mesures», un système de doubles standards où l’on condamne – peut-être à juste titre, je ne suis pas qualifié pour en juger – des prétendus criminels de guerre africains, mais jamais des criminels de guerre occidentaux. Et encore moins américains. Comme par hasard, les Etats-Unis n’ont pas ratifié la Convention sur la Cour pénale internationale. Nous sommes face à un déni de droit manifeste. Mais je pense que ce genre de chose ne s’oublie pas. Peut-être les générations futures s’y intéresseront-elles. Regardez l’esclavage. On a passé cela sous silence pendant des siècles mais c’est une thématique qui remonte à la surface un siècle et demi après son abolition officielle. La mémoire des peuples n’oublie pas les avanies subies.

Lire la suite »

Le député suisse Guy Mettan démonte la propagande occidentale

Publié le Mis à jour le

Le journaliste et député suisse Guy Mettan. D. R.

Mohsen Abdelmoumen : Le conflit actuel en Ukraine ne trouve-t-il pas sa source dans l’Euromaïdan et le coup d’Etat organisé et soutenu par les Occidentaux en 2014 ? A votre avis, quels sont les véritables enjeux du conflit en Ukraine ?

Guy Mettan : Vaste question ! Je pense qu’on peut faire remonter les origines du conflit actuel au coup d’Etat de février 2014. Ce n’était pas la première fois parce qu’il y avait déjà eu une première Révolution orange en Ukraine en 2004 qui avait essayé de renverser le gouvernement de l’époque pour installer un régime pro-occidental. Mais cela avait échoué. La seconde Révolution orange en 2014, elle, a réussi avec l’aide des Américains, comme on le sait, puisque le coup d’Etat de 2014 avait été préparé par de grands investissements, à hauteur de 5 milliards de dollars, pour essayer de faire tomber l’Ukraine dans l’escarcelle des Etats-Unis.

La secrétaire d’Etat adjointe américaine des Affaires étrangères, Victoria Nuland, avait d’ailleurs déclaré en décembre 2013, trois mois avant le coup d’Etat, qu’il était temps pour les Etats-Unis de récupérer leurs investissements. Ce coup d’Etat était tout, sauf spontané. Comme au Chili en 1973, on a exploité les mécontentements d’une certaine partie de la population. Des extrémistes se sont greffés sur les manifestations populaires pour créer du chaos, provoquer la police, les fameux Berkouts, et l’obliger à riposter de façon à faire monter les enchères pour justifier le putsch. Ces mêmes extrémistes se retrouvent aujourd’hui dans le Bataillon Azov et dans l’extrême-droite nationaliste ukrainienne. Voilà pour le contexte.

Lire la suite »

Général Vincent Desportes : « Il aurait fallu négocier avec Poutine !» 

Publié le Mis à jour le

Le général de division français Vincent Desportes. D. R.

Mohsen Abdelmoumen : Les germes de la guerre en Ukraine ne se trouvent-ils pas dans le livre de Brzezinski Le grand échiquier ?

Général Vincent Desportes : Les germes de cette guerre sont multiples. Une guerre ne surgit pas du néant, elle est créée par des conditions qui sont mises en place. Le germe de la guerre, c’est évidemment la fin de la guerre froide et la façon dont on a géré la fin de celle-ci. Une guerre, c’est comme un divorce, personne n’est jamais blanc et personne n’est jamais noir. Tout le monde a un peu de torts. Ce qui est sûr, c’est que les logiques qui correspondaient à la sécurité collective et au multilatéralisme qui ont été mises en place en 1991 lors de la dissolution de l’Union soviétique ont progressivement laissé place à des logiques de puissance de part et d’autre ; d’une part, du côté occidental et principalement du côté américain et, d’autre part, du côté russe. Ce qui est sûr, c’est que la grande stratégie américaine telle qu’elle est définie effectivement par Brzezinski dans Le grand échiquier consiste bien à séparer l’Ukraine de la Russie et à affaiblir la Russie.

Lire la suite »

Gordon M. Hahn : «L’Occident a été imprudent avec Vladimir Poutine»

Publié le Mis à jour le

Lors de la réunion du G7. D. R.

Mohsen Abdelmoumen :  Vous êtes un expert en géostratégie, quel est votre regard sur le conflit qui se déroule actuellement en Ukraine ?

Gordon M. Hahn : La guerre en Ukraine est plutôt considérée comme la guerre Russie-OTAN en Ukraine. Il s’agit d’une guerre visant à déterminer si l’OTAN sera autorisée ou non à se déployer en Ukraine et ailleurs le long des frontières de la Russie, mais surtout à déterminer la possibilité pour l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN. L’expansion de l’OTAN a stimulé les efforts de promotion de la démocratie en Ukraine et ailleurs, la révolution orange de 2004 et le renversement du gouvernement Ianoukovitch par Maidan en février 2014. Pour la sécurité nationale russe, l’Ukraine est un pivot géostratégique. S’il y a un régime hostile à Kiev soutenu militairement par l’Occident, la Russie n’a pratiquement aucune sécurité nationale autre que le recours aux armes nucléaires. L’aide militaire occidentale fait de l’Ukraine un membre de facto de l’OTAN à la frontière de la Russie et encourage Kiev à privilégier une solution militaire plutôt qu’une solution négociée au conflit du Donbass qu’il a déclenché ainsi qu’à chercher à récupérer la Crimée. La croyance occidentale répandue selon laquelle Poutine est politiquement faible et que les Russes sont impatients d’établir une république démocratique et une économie de marché libre (choses que l’Occident lui-même abandonne progressivement en faveur de la Grande Réinitialisation, du Wokisme et de l’IA) a conduit à un manque de prudence dans les relations avec Poutine, pensant qu’il hésiterait devant une guerre ou serait renversé s’il en déclenchait une. C’est précisément la situation à laquelle l’Occident a confronté la Russie après le coup d’État de Maidan et assurément en janvier 2022 ; d’où la décision de Poutine de procéder à une invasion.

Lire la suite »

Daniel Kovalik : « La troisième guerre mondiale a commencé ».

Publié le Mis à jour le

L’avocat et militant américain pour la paix Daniel Kovalik. D. R.

L’avocat et militant américain pour la paix s’est rendu à Donetsk où, affirme-t-il dans cet entretien, l’armée ukrainienne a bombardé une école, un stade de football et un monastère, sans que les médias occidentaux aient rapporté ces crimes de guerre. L’auteur de l’ouvrage Le complot pour renverser le Venezuela, Comment les Etats-Unis orchestrent un coup d’Etat pour le pétrole révèle que l’armée américaine est directement engagée dans la guerre en Ukraine. Interview.

Mohsen Abdelmoumen : Vous êtes en Russie en ce moment et vous suivez le conflit en Ukraine. Pouvez-vous nous faire un état des lieux sur l’évolution de la situation dans le terrain ?

Daniel Kovalik : J’étais à Donetsk et je peux dire que la situation y est très stable. Bien que l’Ukraine ait bombardé des cibles civiles dans cette région (par exemple, une école, un stade de football, un monastère), la vie reprend lentement son cours normal après le référendum de septembre, au cours duquel les électeurs ont choisi de faire partie de la Fédération de Russie. La Russie est engagée dans la construction et la reconstruction de logements, d’hôpitaux, de parcs et d’autres infrastructures, et les gens poursuivent leur vie quotidienne.

Vous affirmez qu’il y a des troupes américaines engagées au sol en Ukraine. Comment expliquez-vous cet engagement des troupes américaines ? Ne pensez-vous qu’il s’agit d’un grave précédent ?

La situation est en effet très grave. Bien que l’administration Biden affirme que ces troupes ne sont pas impliquées dans des combats réels, leur présence et l’aide qu’elles apportent à l’armée ukrainienne en matière de formation, de conseil et de ciblage soulignent que ce conflit oppose l’OTAN et la Russie. En bref, c’est un signal que la troisième guerre mondiale a commencé, et qu’une conflagration plus importante est maintenant devenue très possible.

Lire la suite »

Psst, faites passer le mot en Algérie… et en français !

Publié le Mis à jour le

Dr. Gilbert Doctorow D. R.

La semaine dernière, j’ai reçu quelques courriels de visiteurs réguliers de mon site web me demandant pourquoi certains de mes articles sont désormais publiés en allemand en plus des textes originaux en anglais. Permettez-moi d’expliquer ce que me dit ma lecture quotidienne des statistiques de fréquentation : quoi que l’on puisse dire du bilinguisme ou des talents linguistiques des personnes bien éduquées, les gens sont néanmoins plus attirés par la littérature dans leur langue maternelle et ont tendance à ignorer tout le reste.

Lire la suite »