Mois: septembre 2021

Radhika Desai:“It is time for capitalism to go”

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University of Manitoba - Faculty of Arts - Political Studies - Radhika Desai

Mohsen Abdelmoumen: You wrote the book « Revolutions (Third Worlds) ». Do you think that the time is right to end this deadly capitalist system?

Radhika Desai: The Revolutions book emerged from a conference the Geopolitical Economy Research Group, which I direct, put on in 2019. The idea was to mark the centenary of the Russian Revolution, the world’s first revolution against capitalism and imperialism.

For us this was very important because, as you are well aware, revolutions have thus far taken place in the poorer parts of the world, not in its imperialist heartlands, as the intellectuals of the Second International had anticipated. As a result, the Western Marxist tradition, with which we must deal, has tended to react to them with incomprehension at best, condemnation at worst. The key reason is that they have never been able to understand that Marx and Engels, and their best followers, understood that capitalism and imperialism are inseparable and that the advance of socialism will necessarily taken an anti-imperialist form as well. My own essay for this volume underlines that this lack of understanding has a lot to do with the abandonment of Marx’s analysis of capitalism as contradictory value production in favour of trying to fit Marxism into the framework of neoclassical economics. This intellectual reason, combined with the material benefits western working classes have derived from imperialism have made Western Marxism particularly impervious to understanding the theoretical as well as historical centrality of imperialism to capitalism.

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Radhika Desai: «Il est temps que le capitalisme s’en aille»

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Radhika Desai | Lava

Mohsen Abdelmoumen: Vous avez écrit le livre « Révolutions (Tiers-Monde) ». Pensez-vous que le moment est venu de mettre fin à ce système capitaliste mortifère ?

Radhika Desai: Le livre Revolutions est né d’une conférence que le groupe de recherche en économie géopolitique, que je dirige, a organisée en 2019. L’idée était de marquer le centenaire de la révolution russe, la première révolution mondiale contre le capitalisme et l’impérialisme.

Pour nous, c’était très important car, comme vous le savez, les révolutions ont jusqu’à présent eu lieu dans les régions les plus pauvres du monde, et non dans ses foyers impérialistes, comme l’avaient prévu les intellectuels de la Deuxième Internationale. En conséquence, la tradition marxiste occidentale, avec laquelle nous devons traiter, a eu tendance à réagir à ces révolutions avec au mieux de l’incompréhension, au pire de la condamnation. La raison principale est qu’ils n’ont jamais été capables de comprendre que Marx et Engels, et leurs meilleurs disciples, avaient compris que le capitalisme et l’impérialisme sont inséparables et que l’avancée du socialisme prendra nécessairement une forme anti-impérialiste également. Mon propre essai pour ce volume souligne que ce manque de compréhension a beaucoup à voir avec l’abandon de l’analyse de Marx du capitalisme en tant que production de valeur contradictoire en faveur d’une tentative de faire entrer le marxisme dans le cadre de l’économie néoclassique. Cette raison intellectuelle, combinée aux avantages matériels que les classes ouvrières occidentales ont tiré de l’impérialisme, a rendu le marxisme occidental particulièrement imperméable à la compréhension de la centralité théorique et historique de l’impérialisme dans le capitalisme.

Nous voulions donc sauver la révolution russe, en tant que première révolution de ce type, non seulement de la condescendance du courant dominant, qui avait organisé des funérailles pour le socialisme au début des années 1990 et qui en avait fini avec lui, mais aussi de celle de nombreux courants du socialisme, sinon de la plupart. Nous voulions aussi faire plus.

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Un Algérien au festival annuel Manifiesta du Parti du travail de Belgique

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Raoul Parti du travail de Belgique
Raoul Hedebouw, porte-parole du Parti du travail de Belgique (PTB). D. R.

Ce week-end du 11 et 12 septembre, le Parti du travail de Belgique (PTB) a organisé Manifiesta, son festival annuel, à Ostende, ville côtière du nord de la Belgique chère aux peintres Ensor et Spilliaert, et je ne regrette pas d’y avoir été invité ni de m’être déplacé à la mer du Nord. Cette année, la fête a résisté au Covid et le public était au rendez-vous. Le soleil aussi. Sur place, j’ai rencontré la résistance mondiale à l’impérialisme et au capitalisme, représentée par des camarades venus de tous les continents, des militants qui risquent leur peau en Colombie ou au Pérou, nos frères sahraouis et palestiniens, des camarades du Laos, des Philippines, des Paysans sans Terre d’Amérique latine… Bref, la résistance de l’hémisphère Nord rejoignait celle de l’hémisphère Sud. Et voir des jeunes gens en Belgique, centre de l’Europe capitaliste et de l’OTAN, brandir le drapeau palestinien et soutenir la cause des peuples opprimés de la terre, cela fait un bien fou. J’étais ravi et j’ai eu une pensée émue pour le grand résistant belge Marcel de Ruytter, qui me souriait de loin en fredonnant l’Internationale. Dans mon tour des stands, j’ai rencontré mon ami Michel Collon, toujours debout au poste de combat, alors qu’il était malade et très fatigué. Je lui souhaite un bon rétablissement.

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Pourquoi il faut renouer avec le protectionnisme

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Taxer les multinationales pour une relance équitable – PS Rueil-Malmaison

Pour renforcer notre souveraineté économique, il est urgent d’éliminer les trois pièges mortels mis en place depuis 40 ans et de remettre en place les barrières protectionnistes sans lesquels nous ne pourrons mener une politique de développement ambitieuse : sortir de l’accord d’association avec l’Union européenne, remettre en place des barrières douanières élevées et rééquilibrer rapidement notre politique de change pour mettre fin à la saignée de nos réserves de change et protéger nos recettes d’exportations immédiates qui sont nos investissements futurs.

  1. Sortir des accords d’association avec l’Union européenne et des autres accords de libre-échange toxiques qui détruisent notre économie et maintenir notre unicité législative sur le territoire

Sortir des accords multilatéraux conçus pour favoriser les multinationales

De la même façon que nous venons de dire stop à la fiction de relations apaisées avec le Maroc et de la possibilité de construire le grand Maghreb avec des dirigeants marocains inféodés à nos ennemis en Occident et au sionisme hostiles à notre pays, il est temps de prendre des décisions radicales pour protéger notre économie, notre industrie et notre souveraineté économique.

Il n’y a aucun salut possible dans la politique des derniers gouvernements de retarder le désarmement douanier pour certains secteurs ou de protéger un peu l’agriculture en abandonnant complétement l’industrie.

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Abandonner la fable du développement par l’intégration dans les chaines de valeur internationales

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Geopolitis - Multinationales: trop riches? Trop puissantes? - RTS.ch

Dans le programme de développement 2020-2025 élaboré à la suite de la Conférence Nationale sur le plan de relance pour une économie nouvelle d’aout 2020 ayant réuni des hauts fonctionnaires et des patrons d’entreprises (qui sert de référence au programme gouvernemental rendu public cette semaine), on trouve, malgré de bonnes initiatives, un discours obsolète et naïf sur l’insertion indispensable et urgente de notre économie dans les chaines de valeur internationales et l’attraction des IDEs des multinationales comme principale voie de salut pour notre politique industrielle et économique.

Cette antienne, fondée sur le faux postulat que, désormais, c’est l’économie qui prime sur la politique et que les multinationales investiront « naturellement » et « rationnellement » là où elles trouvent les conditions économiques les plus favorables, tourne rigoureusement le dos à la réalité des politiques et pratiques de nos partenaires.

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Bernard Friot : «Les capitalistes ont besoin des travailleurs mais pas le contraire»

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F Friot

Bernard Friot D. R.

Mohsen Abdelmoumen : Comment expliquez-vous qu’une minorité de 1% contrôle la totalité des richesses mondiales ? D’après vous, comment combattre cette oligarchie qui gouverne le monde ?

Bernard Friot : Le fondement de la puissance économique est l’exploitation du travail d’autrui. Le pouvoir sur l’argent n’a sa source que dans le pouvoir sur le travail. Je n’utilise pas la problématique des 99% face au 1% ou du peuple face à l’oligarchie, mais celle des travailleurs face à la bourgeoisie capitaliste qui dirige le travail. C’est la conquête de la souveraineté sur le travail par les seuls travailleurs qui permettra d’en finir avec les insolentes accumulations de richesse dans quelques mains. Cela suppose que les travailleurs ne forgent plus leurs chaînes en acceptant de confier la direction du travail à la bourgeoisie. Tant que les travailleurs ne se passeront pas du capital pour produire, tant qu’ils ne définiront pas eux-mêmes ce qu’ils produisent et comment, tant qu’ils feront appel au crédit pour financer l’investissement, tant qu’ils ne seront pas propriétaires des instruments de production, tant qu’ils confieront leur destin de travailleur au marché du travail ou à celui des biens et services, les inégalités se creuseront, et d’autant plus vite avec la globalisation financière du capital. On ne lutte pas contre les inégalités par une redistribution fiscale qui prend sur les riches. C’est confondre symptôme et diagnostic. On lutte contre les inégalités en s’emparant du pouvoir sur le travail. Au quotidien dans les entreprises, et dans toutes les institutions de socialisation de la valeur qui financent les salaires et l’investissement.

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